Un exploit unique à la portée du gardien québécois Devon Levi

Il pourrait devenir le premier à remporter le trophée du meilleur gardien de la NCAA deux années de suite
Un gardien québécois pourrait réussir une première dans l’histoire de la NCAA cette saison. Devon Levi a des chances réalistes de remporter le prestigieux prix Mike-Richter, remis au meilleur gardien du circuit universitaire américain, pour une deuxième année de suite. Plus facile à dire qu’à faire.
Levi, qui porte les couleurs des Huskies de l’Université Northeastern, tente de ne pas trop penser à cet honneur ou même à ses statistiques.
« C’est très difficile de répéter cet exploit deux ans de suite, a souligné Devon Levi, lors d’une entrevue avec Le Journal. C’est facile d’avoir un bon match, mais c’est dur de le faire avec constance.
« Cette saison, mon défi est de jouer avec constance et de continuer à m’améliorer. Je ne pense pas aux honneurs que je pourrais remporter à la fin de la saison.
« Je dois prouver que je peux encore jouer à un très haut niveau. Je n’aime pas comparer mon jeu d’une saison à l'autre. Chaque année est différente. »
Le trophée le plus important à ses yeux est celui remis à l’équipe championne du tournoi Frozen Four.
« Pour nous, c’est une année de rédemption. On veut retourner dans le tournoi et faire un bout de chemin plus long. Je ne vois pas ma saison de façon individuelle. Tout ce que je veux, c’est le gros trophée de la NCAA à la fin de l’année. »
Prétendant au prix Hobey-Baker ?
Levi est l’un des points de mire au hockey universitaire américain cette saison. Au début de la saison, certains observateurs ont placé le nom du Québécois parmi les prétendants pour le prestigieux prix du trophée Hobey-Baker remis au joueur universitaire par excellence.
« C’est vraiment cool de voir mon nom parmi ce groupe, mais je n’ai pas songé à cet honneur, a indiqué Levi. Ce n’est pas évident de rivaliser avec des attaquants et des défenseurs.
« C’est tellement facile de mettre sa concentration sur la mauvaise chose. Je me concentre sur une seule affaire : arrêter la rondelle. C’est mon focus depuis que j’ai commencé à jouer au hockey.
« Que ce soit dans les entraînements ou dans les matchs, je trouve une façon de garder la rondelle à l’extérieur du filet. Si ça me permet de gagner un trophée individuel, tant mieux. »
Une défensive inexpérimentée
Levi pourrait pavoiser avec sa fiche de 7-4-3, sa moyenne de buts alloués de 2,11 ou son taux d’efficacité de ,936. Mais ce serait mal connaître le gardien originaire de Dollard-des-Ormeaux.
« Pour être honnête, la seule statistique qui m’importe, c’est celle des victoires de mon équipe. Regarder ses stats, c’est une chose individuelle, mais je joue pour mes coéquipiers, a mentionné Levi. Nous pouvons être meilleurs. On a perdu plusieurs matchs qui étaient à notre portée.
« Avec les blessures à nos trois vétérans à la ligne bleue, notre défensive est composée seulement de joueurs de première et de deuxième année. »
Cette réalité ajoute du lustre à ses excellentes statistiques, mais le principal intéressé garde les deux pieds sur terre.
« Je me concentre sur mon travail et d’être le meilleur possible. Du même coup, je donne l’opportunité à notre jeune défensive d’apprendre et de se développer. C'est un beau défi. »
UNE SOURCE DE MOTIVATION AU-DESSUS DE SON LIT
Devon Levi a été pris par surprise l’an dernier lorsque les Panthers de la Floride ont échangé ses droits aux Sabres de Buffalo en retour de Sam Reinhart.
« Tu peux toujours être échangé, mais tu ne penses pas que ça va réaliser tout de suite après le repêchage, a raconté Levi. J’étais surpris sur le coup, mais j’étais très heureux de me retrouver à Buffalo.
« Ils sont incroyables avec moi. Le responsable du développement des gardiens (Seamus Kotyk) me téléphone toutes les semaines et il vient voir mes matchs sur une base régulière. C’est une bonne organisation qui fait les choses de la bonne façon.
« J’espère que je ferai partie de leur reconstruction. »
Cette transaction lui a procuré une source de motivation. D’ailleurs, il a écrit une phrase sur un tableau qui est placé au-dessus de son lit. Il l’a lit religieusement.
« Elle dit de prouver aux Sabres qu’ils ont eu raison de faire mon acquisition. Je veux que les Sabres soient les gagnants de cette transaction. C’est une motivation quotidienne. »
Rencontre avec Saros
À 6 pieds, Levi est considéré comme un petit gardien dans le hockey d’aujourd’hui. Ce n’est pas un hasard que son modèle soit Juuse Saros, des Predators de Nashville.
Il est le plus petit gardien de la LNH à 5 pieds 11 pouces.
« J’adore le regarder, a souligné Levi. Il est incroyable et j’aime tout ce qu’il fait. Son excellente technique fait oublier son petit gabarit.
« J’ai eu la chance de le rencontrer la semaine dernière quand nous sommes allés jouer un match à Nashville. On s’est entraînés à l’aréna des Preds. On a eu la chance de se parler pendant quelques minutes. »
Pas pressé
Il reste une autre année d’admissibilité dans la NCAA à Levi. S’il le désire, il pourrait passer chez les pros dès la saison prochaine. Toutefois, il n’est pas pressé.
« Je vais attendre la fin de la saison avant de prendre une décision, a expliqué Levi. Je mets mes énergies sur ce que je peux contrôler. »
Les Sabres n’ont pas beaucoup de profondeur à la position de gardien au sein de ses filiales. Ça pourrait être tentant pour Levi de faire le saut dès la saison prochaine.